Comment gérer la charge parentale ?

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Ha la vie de famille, on en rêve depuis des années et puis ça y est, un beau jour les deux petits traits sont là sur le test de grossesse et quelques mois plus tard l’enfant est là, ça y est : vous formez une famille. Bonheur absolu que vous aviez toujours voulu connaître, et pourtant, certains jours ce bonheur vous laisse comme une petite amertume, un sentiment de surcharge, un trop-plein pouvant (dans les cas les plus extrêmes) amener au burn-out parental. Comment éviter cet écueil ? Comment comprendre et alléger cette (sur)charge ? Dans cet article, nous allons essayer de vous aider à y voir plus clair et à mieux comprendre vos besoins.

Déjà, la charge parentale qu’est-ce que c’est ? 

La charge mentale

Tout d’abord, il y a ce concept de charge mentale.

En résumé : le quotidien habite nos cerveaux de façon quasi permanente (selon les personnes) les courses, le ménage, appeler le coiffeur pour prendre rendez-vous, qu’est-ce qu’on mange ? Où part-on en vacances cette année ? 

Cette charge et plus ou moins répartie entre les personnes vivant dans un foyer, couple, colocataires… 

Pour plus de détails, nous vous renvoyons à ce travail de l’illustratrice et autrice Emma qui l’explique très bien juste ici.

La charge parentale

En devenant parents, nous devenons responsables d’un petit être humain (également appelé enfant, bébé, doudou, mamour etc…), cette charge mentale augmente alors. 

C’est logique, le bébé ne sait pas se gérer seul, il ne peut pas penser lui-même à acheter ses couches, son lait ou à prendre son rendez-vous pour la visite des 6 mois… 

Cette organisation, cette « charge mentale » supplémentaire vient donc s’ajouter au quotidien et provoque une évolution de la charge mentale en charge parentale.  

Les différents aspects de la charge parentale

Pour certains, la charge parentale est un « souci » purement pratique : organisation du quotidien, planification des repas, des activités etc… Avec un agenda millimétré on s’en sort très bien ! 

Hélas, il existe de nombreuses autres facettes à cette charge parentale. 

Le souci de bien-faire

Hé oui, dès la grossesse de madame, le couple est souvent soumis aux prémices de la charge parentale :

- J’ai mangé un yaourt périmé de deux jours ? 

- Elle a monté le panier à linge toute seule ça va aller ? 

- Est-ce que ce bébé va m’aimer ? 

- Quel siège auto choisir ? 

- Comment aménager la chambre ? 

- Allaitement ou biberon ? 

Tant de questions se bousculent, dans notre tête mais pas seulement les conversations anodines en famille ou entre amis viennent souvent ajouter de l’huile sur le feu… 

La culpabilisation parentale 

Souvent, cette charge parentale amenant un état de mal-être ou de stress provoque également ce fameux sentiment que tout parent connaîtra un jour : la culpabilité.

Après tout, on a voulu être parent, alors pourquoi se plaint-on d’avoir autant de choses à penser ? 

Sans compter que vous avez sans doute déjà entendu des gens sortir le fameux « ha tu l’as voulu, tu l’as eu ! » lorsque vous avez eu le culot de vous plaindre de ne plus savoir quoi faire. 

Tout d’abord, ce sentiment est tout à fait humain et naturel, bien que désagréable, nous en convenons. 

Mais sachez que cette culpabilité prouve que vous ressentez de l’empathie vis-à-vis de vos enfants : un désir de faire du mieux que vous pouvez ! 

Et c’est bien là l’essentiel du rôle de parent : faire de son mieux, attention toutefois à ne pas laisser la culpabilité vous ronger au quotidien… 

L’épuisement parental, le burn-out

Comme si votre semaine surchargée et le brouhaha de vos pensées ne suffisaient pas, voilà que N°1 a décidé de piquer le jouet favori de N°3, qui se met à hurler pendant que N°2 vous refait la chanson de la reine des neiges avec interprétation chorégraphique s’il vous plaît et que votre partenaire rentre en demandant ce qu’on mange et pourquoi le linge est encore dans le panier non plié. 

Cette fois s’en est trop, vous partez vous enfermer dans votre chambre hurler dans un oreiller et personne ne comprend ce qu’il se passe. 

Cet état de surcharge n’est pas à prendre à la légère. 

Même si après avoir soufflé quelques minutes vous vous sentez mieux, sachez que ce « petit craquage » est un signal d’alerte : le burn-out, la dépression, l’épuisement parental sont de réelles pathologies qui doivent être prises au sérieux. 

N’hésitez pas à demander de l’aide à votre entourage ou à un professionnel de santé. 

La charge parentale concerne qui ? 

Les mamans ? 

Oui, c’est vrai, les mères sont généralement plus concernées par la charge parentale que l’autre parent. 

Le fait d’avoir porté la vie, donné naissance à l’enfant entraîne souvent un sentiment plus fort de responsabilité vis à vis de l’enfant et tout ce qui gravite autour. 

Dès le premier rendez-vous de suivi grossesse, on fait bien comprendre à la future maman l’importance de sa situation.

Bien souvent, énormément de choses reposent sur la maman : allaitement, suivi, projet de naissance, restrictions alimentaires, tests médicaux… 

De plus, dans notre société (en cours de déconstruction certes, mais il reste du boulot) la femme est généralement plus à même de se sentir obligée d’endosser les responsabilités. 

Quid des papas ?

Mais fort heureusement, les pères s’investissent de plus en plus dans leur rôle et ce malgré le peu de moyens mis à leur disposition. 

Les pères sont encore trop souvent perçus comme « devant subvenir aux besoins » et donc de retour au travail assez précocement.

Petit à petit, les mentalités évoluent, et les papas se libèrent de ces préjugés archaïques : un père peut tout à fait s’occuper d’un nouveau-né, et sa place est absolument auprès de sa famille !

En 2021, moins de 1% des pères ont recours au congé parental (temps partiel ou congé total).

En 2022, 65% des hommes déclarent être prêts à devenir père au foyer, en revanche seulement 1,5% d’entre eux passent à l’action. 

Encore un peu de travail donc pour arriver à une égalité parfaite mais nous allons y revenir. 

Comment faire pour gérer cette charge parentale ? 

Ne pas la gérer seul(e)… 

Hé oui, facile à dire on sait bien, mais c’est pourtant là le meilleur conseil à donner. 

Alors oui, tout le monde n’est pas dans la même situation, il y a les familles monoparentales ou recomposées, mais le fait est que vous n’êtes pas obligé.e.s de tout gérer seul.e.s.

Hé non, une amie, un voisin, une tante, un cousin, votre partenaire, vos parents… 

On est parfois mieux entouré que l’on ne le croit, et puis nous ne parlons pas forcément d’une aide quotidienne, mais une copine qui garde votre enfant ou l’emmène au parc pendant que vous en profitiez pour faire une pause c’est déjà quelque chose ! 

Pour les couples : vous êtes deux, si votre partenaire ne s’investit pas plus que ça dans la gestion du quotidien, peut-être est-il temps d’avoir une petite conversation… 

Apprendre à déléguer

C’est une des parties les plus compliquées : on se dit souvent que ce sera fait mieux et plus vite si on fait nous-même. 

Parfois c’est vrai, parfois non, et le plus important finalement : c’est que la tâche en question soit faite vous ne croyez pas ? 

Alors il faut apprendre à faire confiance, une fois une tâche (ou catégorie de tâches) déléguée, on oublie ce n’est plus à vous d’y penser ! 

(Ben oui, si vous continuez à penser aux tâches que vous avez confiées à quelqu’un d’autre le concept d’allègement de la charge parentale perd tout son sens)  

Et les enfants dans tout ça ? 

Moins c’est parfois mieux

Alors oui, vous avez laissé passer la date pour inscrire le grand au cours de musique classique du samedi matin, ça aurait été si bien pour son développement… 

Et la petite dernière, le programme éveil spirituel de bébé est déjà complet pour l’année, espérons qu’il reste de la place en découverte de l’expression corporelle ! 

En plus on a pas encore choisi quel jour de la semaine on parle Anglais à la maison pour les éveiller !

Rassurez-vous : ils iront très bien.

Surtout, retenez bien cette phrase : un enfant a besoin de s’ennuyer. 

C’est vrai, le cerveau de vos enfants se développe, néanmoins l’hyperstimulation peut être néfaste selon la personnalité de vos enfants : certains risquent de ressentir de la pression, du stress, de la peur de décevoir… 

D’autant plus qu’en allégeant leur planning : vous allégez le vôtre, et cela veut dire : plus de temps ensemble. 

N’est-ce pas le plus important à leur transmettre : le goût des choses simples, de la vie en famille, se sentir entourés, aimés ? 

Les tâches ménagères 

Selon l’âge de vos enfants, ils peuvent à leur échelle participer à la vie de la maison, après tout ils y vivent aussi n’est-ce pas ?

Alors effectivement on ne demandera pas au bébé de 8 mois de vider le lave-vaisselle, mais peut être que votre fils de 6 ans peut mettre et/ou débarrasser la table ? 

Votre petite de 2 ans adorerait sans doute faire les poussières avec son petit plumeau ?

Même si parfois en voulant nous aider on peut avoir le sentiment de « perdre du temps » (oui, à 3 ans et demi, plier le linge n’est pas spécialement hyper rapide) c’est important de partager aussi ces moments-là avec eux. 

Les enfants sont souvent pleins de surprises, et les investir dans la vie de famille peut aider à leur insuffler un sentiment d’importance, de confiance, de fierté. 

Vous pouvez, par exemple les nommer responsables du ménage dans leur chambre, ou mettre en place un tableau des tâches ménagères pour les aider à s’impliquer. 

Nous n’avons pas réponse à tout, et cet article est loin d’être exhaustif, mais nous espérons toutefois qu’il vous aura permis de comprendre ceci : 

Une vie simple et heureuse vaut toutes les maisons propres et rangées du monde.

Renouons avec l’essentiel, profitons de notre famille et apprenons à lâcher du lest sur ce qui, finalement, n’est pas si important. 

N’hésitez pas à nous écrire sur coucou@lilikiwi.fr nous serons ravies d’avoir vos retours ! 

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